A l’heure, où la 5G nous matraque de mille images en vitesse pour nous offrir l’ivresse, je me fige – toute une année, et plus si affinités – dans cet instant où, dans la catastrophe, une lueur et une ombre annoncent une promesse.
Pour capturer ces quelques secondes en suspens, des centaines d’heures abrutissantes à trier mes minuscules pixels de plastique, pour conjurer leur destin funeste et au contraire célébrer la vie.
Pour dire l’attente et l’angoisse, des jours à suivre du bout des pinces la progression inquiétante de l’orage sur la toile.
Pour consoler des traumatismes vécus dans la rudesse de l’existence, des dizaines de milliers de granulés liés les uns aux autres, comme autant de polypes réussissant le miracle symbiotique pour faire corail.
Le collectif nous sauve.
L’ego nous abîme.
L’éco nous ranime.